Il y a des sons dans cette grande maison…
J’ai bien dormi, mais j’hésite encore à me lever pour le café. Il ne fait pas chaud du tout, je crois même qu’il va pleuvoir. J’irai me balader et, s’il pleut trop fort j’aurai une bonne excuse pour un hammam. Le cousin de Youssef, Samir, m’a servi le délicieux petit déjeuner en me disant : « Bon appétit, Gilles ». Avec un immense sourire et tellement de gentillesse… je suis bien aux Matins Bleus…
Un élève en Inde me demande si je vais revenir. Oui…, je l’espère bien, mais pour l’instant, je ne peux pas y retourner. Je suis en Afrique pour oublier. C’était une excellente idée de partir. Et de déconnecter. La photo du jour servira juste à donner un signe de vie, à indiquer ma position géographique, sans plus de détails. Je ne veux pas expliquer ma vie en voyage, je raconterai plus tard.
Off2Africa 2 Essaouira Maroc
Pour l’instant, l’essentiel est d’arrêter de penser, de laisser le temps faire son travail, de me retrouver.
Mon souvenir d’Essaouira est surtout composé d’odeurs : le bois de thuya, utilisé pour la marqueterie, le poisson au port et dans les petits restaurants de la place Moulay Hassan, les épices au souk… Je sors et me lance au petit bonheur la chance dans la médina. C’est certain, je vais me perdre, mais c’est exactement ce qu’il me faut. Tourne ici, à gauche. À droite maintenant. Où es-tu ? Tu es perdu ! Regarde le ciel, trouve le soleil, apprends à te diriger sans demander ton chemin. Tu finiras bien par arriver. Voici le chemin qui longe les remparts ! Tu vas revoir les petits artisans qui, assis sur le sol, travaillaient la pièce de bois de leurs mains et de leurs pieds. Oui, ils faisaient tourner leur outil en se servant de leurs pieds. Ça allait très vite, c’était même hypnotisant. Et puis il y avait cette odeur de thuya, la beauté des objets lisses et doux, l’observation en silence.
Tout change, même l’odeur des choses disparaît. Je n’ai pas retrouvé mon souvenir d’adolescent…
#Off2Africa 2 Essaouira Maroc
Dimanche 27 novembre 2016
Durant #Off2Africa, j’avais pour habitude de ne partager qu’une photo par jour, sans légende.
Celle du jour figure en haut de ce récit ; en voici d’autres…











