Une femme en kaftan beige marche le long des remparts d'Essaouira au Maroc #Off2Africa © Gilles Denizot 2016
#off2africa, maroc, voyages

#Off2Africa 4 Essaouira Maroc

Profitant du soleil et de la chaleur, je sors des remparts et pousse plus loin l’exploration de la plage…


Je marche sans relâche jusqu’à atteindre Diabat, un village berbère que Jimi Hendrix projetait d’acheter au début des années 1970. #Off2Africa 4 Essaouira Maroc

Une femme en kaftan beige marche le long des remparts d'Essaouira au Maroc #Off2Africa © Gilles Denizot 2016

En longeant la côte, on distingue au loin, une grande étendue de sable : les dunes de Diabat. Pour les atteindre, je dois traverser ou contourner de petites rivières ou des lits formés par l’océan quand l’eau se retire à marée basse. Les contours changent et il faut bifurquer souvent. Le sol est jonché de détritus (un fléau en Afrique) et cela n’invite vraiment pas à s’y poser ! Cela fait longtemps qu’il n’y a plus aucun touriste, plus d’amateurs de planche à voile, plus personne à l’horizon et c’est exactement ce que je recherche.

L’amusant avec les dunes, c’est qu’on peut ponctuellement voir des silhouettes apparaître et disparaître. Tiens, voilà quelqu’un…, et plus personne. Puis à nouveau quelqu’un, un peu plus proche, ou un peu plus éloigné.

Plus personne à l’horizon #Off2Africa 4 Essaouira Maroc

J’observe le panorama qui s’offre à 360° et les belles îles Purpuraires, quand, tout à coup, je remarque un homme debout, près de moi. Il ne dit rien, il jouit aussi du point de vue. J’apprécie son silence, sa discrétion. On reste tous deux sans s’adresser la parole, un long moment, comme si on ne s’était pas encore aperçu. Puis, en parfaite synchronisation, on se regarde et il vient s’assoir. Il nous faut encore du temps pour prononcer nos premiers mots, échanger nos prénoms, d’où l’on vient, ce que l’on fait dans la vie. Idir est un artisan berbère, il réalisait toutes sortes de travaux pour les riches étrangers, propriétaires de riads à Essaouira, mais depuis quelques mois, il n’y a plus de travail. Il connait la route du Grand Sud, me raconte des anecdotes, me demande jusqu’où je compte aller. Notre dialogue est entrecoupé de longues pauses silencieuses durant lesquelles, tous deux, nous reprenons notre contemplation du paysage. Puis, aussi soudainement qu’il est apparu, Idir s’en va. Son petit baluchon sur le dos me fait penser que, peut-être, il s’est mis en route pour de bon, vers son village dans le sud du pays.

Je joue de nouveau à l’observer dans les dunes, jusqu’à ne plus pouvoir discerner sa silhouette. Il me reste le goût de cette rencontre insolite, ce sentiment de partager une même planète avec des inconnus, une chaleur humaine bienfaisante.

Il me reste encore des kilomètres à parcourir avant de retrouver la médina. Je m’offre un café « nous nous » (moitié café et moitié lait) chez Dolcefredo, sur la place Moulay Hassan, pour profiter encore du soleil.

Je viens de décider de rester jusqu’à vendredi…

#Off2Africa 4 Essaouira Maroc
Mardi 29 novembre 2016


Durant #Off2Africa, j’avais pour habitude de ne partager qu’une photo par jour, sans légende. Celle du jour figure en haut de ce récit ; en voici d’autres…