Le temps n’est rien en Afrique et l’habit ne fait pas le moine, mais ce qu’on y apprend est haut en couleurs, comme les tenues des Baye Fall…
Mohamed, le bana-bana le plus astucieux de la Petite-Côte, est dépité. Mais il n’a pas dit son dernier mot…
Mon frère ! C’est impossible de trouver le même vêtement pour toi…
Alors, il me propose de me vendre le sien. Tope là ! Je lui donne le prix qu’il demande sans marchander. L’habit ne fait pas le moine, dit le proverbe, mais j’aime ce vêtement. Il me vient de mon ami Mohamed et je pense à lui quand je le porte.
À Paris en 2013, l’exposition La Voie du Baye Fall présentait les photographies de Fabrice Monteiro à l’Institut des Cultures d’Islam (un lieu peut-être moins connu que l’Institut du monde arabe, mais que je vous recommande ; j’y ai vu l’exposition C’est Beyrouth et rencontré le photographe libanais Mohamad Abdouni). Immergé dans cette communauté, le photographe, né de parents belge et béninois en a partagé le quotidien pendant deux ans. Dans cet article qui relate son travail, il dit très justement, comme l’écrivait Ryszard Kapuściński dans Ébène, Aventures africaines :
Je me suis armé de patience. J’ai dû réapprendre que sur ce continent, le temps n’est rien.
Fabrice Monteiro
Il évoque aussi son nouveau projet intitulé The Prophecy, qui vise à dénoncer la consommation actuelle de sacs en plastique. C’est un véritable fléau en Afrique et j’en prendrai vraiment conscience en quittant Bamako.
Une accolade fraternelle avec Mohamed, on se dit au revoir Insha Allah, et je retourne dans ma petite maison d’Afrique, à Dakar, au bord de l’eau…
#Off2Africa 33 M’bour Sénégal
Mercredi 28 décembre 2016
Durant #Off2Africa, j’avais pour habitude de ne partager qu’une photo par jour, sans légende.
Celle du jour figure en haut de ce récit ; en voici d’autres…

