Si tu caches tes aisselles aux autres pileuses, le riz ne sera pas bien décortiqué, dit un proverbe guinéen
Pour que les explorateurs à l’appétit aiguisé puissent se rassasier de riz au gras et autres délicieuses spécialités guinéennes, encore faut-il que le pays puisse produire en suffisance. La Guinée est « un des principaux pays rizicole d’Afrique, mais ne parvient pas à couvrir les besoins de sa population dont le riz est la nourriture de base » nous apprend Floriane Thouillot (une de ses femmes étrangères qui travaille pour un pays d’adoption), chef de projet à Conakry pour le GRET (Professionnels du développement solidaire) qui appuie avec la Maison Guinéenne de l’Entrepreneur (MGE) la structuration de la filière riz… #Off2Africa 62 Kindia Guinée

La production de riz en Afrique de l’Ouest devrait très légèrement augmenter en 2017/18, néanmoins celle de Guinée reculera, provoquant de fait une hausse de 11 % de ses importations. L’Afrique sub-saharienne demeure la plus importante région importatrice de riz au monde, essentiellement du riz bon marché d’Asie, en particulier du Vietnam.
Le riz en Guinée ne porte peut-être pas une symbolique aussi puissante qu’en Casamance. Cependant, la préférence des habitants ici va nettement vers le riz local étuvé, le plus cher. Cette technique de précuisson permet de conserver l’essentiel de la valeur nutritive. Un guide des bonnes pratiques de production a même été publié. Il vise à guider et soutenir les différents acteurs de la filière dans la réalisation des opérations de production, transformation et commercialisation pour offrir aux Guinéens un riz étuvé de qualité constante.
En Basse Guinée, le label Böra Maalé Fanyi est apparu comme un moyen efficace de valorisation et de protection du riz de mangrove étuvé, de structuration de la filière et d’aide à la réduction de la pauvreté. Ce produit a été présenté, parmi d’autres, à la cérémonie d’anniversaire des 75 ans de la création de l’Agence Française de Développement (AFD), qui s’est tenue le 9 décembre 2016 à la résidence de l’Ambassadeur de France en Guinée.
De l’atmosphère feutrée des salons diplomatiques à l’autre bout de la chaîne de production, il y a des kilomètres, et naturellement, des femmes. « D’un point de vue économique, la fédération des riziers est clairement aux mains des femmes – une présidente est à sa tête – car elles ont la part d’activité la plus importante au sein du secteur aval. Elles collectent le riz auprès des producteurs, sous-traitent le décorticage, puis vendent aux commerçants. Elles ont donc un rôle fondamental au sein de la chaîne, qui leur donne de fait un poids décisionnel important. C’est aussi grâce aux projets d’accompagnement du secteur aval que ce poids a été permis, en œuvrant à la reconnaissance du métier de l’étuvage notamment », explique encore Floriane Thouillot.
Une initiative solidaire en entraînant souvent d’autres, l’alphabétisation des femmes impliquées dans la culture rizicole de Guinée s’est révélée essentielle. Toutefois, « l’alphabétisation n’a pas été enseignée de manière suffisamment appliquée au métier des femmes étuveuses et n’a pas assez été réfléchie dans une logique opérationnelle. Elle aurait dû se focaliser sur le vocabulaire technique qu’elles peuvent utiliser au quotidien dans leur activité, utile pour la gestion de leur entreprise. Cela n’a pas été fait ou insuffisamment. »
Comme toujours, les thématiques sont liées.
#Off2Africa 62 Kindia Guinée
Jeudi 26 janvier 2017
Durant #Off2Africa, j’avais pour habitude de ne partager qu’une photo par jour, sans légende.
Celle du jour figure en haut de ce récit ; en voici d’autres…




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