Conakry est en liesse, et le clame dès le matin par des cortèges colorés qui envahissent les rues
Fraîchement élu à la présidence tournante de l’Union africaine, Alpha Condé rentre d’Addis-Abeba. Conakry est en liesse, et le clame dès le matin par des cortèges colorés qui envahissent les rues… #Off2Africa 69 Conakry Guinée
Il me revient le souvenir de ces processions religieuses qui passaient devant mon balcon à Chennai. Le plus souvent, une foule enguirlandée accompagnait son défunt à visage découvert (voir la tête du mort est de bon augure, ne détournez donc pas le regard). Une ou deux fois par année, à l’occasion de Vaikhasi Vishakam, et surtout de Thaipusam (தைப்பூசம் en tamoul), la communauté tamoule hindoue festoie, aux alentours des mois de janvier/février, lors de la pleine lune du mois de Thai.
Le Kavadi Attam (ou danse du fardeau) est un spectacle difficile, même pour les plus aguerris. Les dévots se soumettent à des sacrifices et des offrandes extrêmement pénibles pour adorer Murugan, le dieu hindou de la guerre.
Vous me pardonnerez de faire ici une courte pause gastronomique, pour celles et ceux qui ont la chance de pouvoir se rendre en Inde du Sud. Vous trouverez de fameux idlis, ces petits gâteaux salés cuits à la vapeur et composés d’une pâte d’urad (des lentilles noires écossées et fermentées) et de riz, servis généralement avec du chutney et du sambar chez Murugan Idli Shop. J’y allais tout le temps (même en pleine mousson, voyez plus bas ma pauvre Enfield attendre sous la pluie…) pour les ghee podi idlis mais surtout pour leur onion uttappam. Dites : kondjo sambar au garçon qui promène les bidons de sauce entre les tables, et régalez-vous, de la main droite uniquement ! Ce sont probablement les meilleurs idlis du coin, à moins que vous n’en trouviez au bord d’une route, lors d’une virée à moto. Ceux-ci auront, en plus, le goût de l’imprévu.
La dévotion envers Murugan peut aller de porter un pot de lait jusqu’à se mortifier la chair avec des lances et des crochets. Souvent, vous verrez des hommes au crâne rasé, la peau transpercée en divers endroits (Sustra) et particulièrement la langue ou les joues. C’est plutôt… imagé, dirons-nous.
Revenons à nos amis Guinéens et à la célébration du retour de leur président maintenant à la tête de l’Union africaine dont le pays, aujourd’hui bien évidemment réintégré, avait été suspendu lors du coup d’État militaire du 23 décembre 2008.
Les aspirations africaines de l’UA pour 2063 reflètent le désir d’une prospérité et d’un bien-être partagés, d’une unité et d’une intégration, dans un continent de citoyens libres et d’horizons élargis, où les femmes et les jeunes, tous sexes confondus, réalisent tout leur potentiel, libérés de la peur, de la maladie et à l’abri du besoin.
L’Union africaine regroupe actuellement 55 membres, après la réintégration du Maroc le 30 janvier 2017, soit tous les pays d’Afrique (à l’exception du Somaliland, qui n’est reconnu par aucun État). Une Communauté économique africaine, avec une monnaie commune, est envisagée à l’horizon 2023 ; les trafics de marché noir au poste frontière de Rosso ont du souci à se faire…
#Off2Africa 69 Conakry Guinée
Jeudi 2 février 2017
Durant #Off2Africa, j’avais pour habitude de ne partager qu’une photo par jour, sans légende.
Celle du jour figure en haut de ce récit ; en voici d’autres…
de ci, de là 