Ganesh Chaturthi, l’une des plus importantes fêtes religieuses hindoues, a commencé mercredi…
Durant onze jours (toujours un nombre impair), elle attirera des foules dévotes à Mumbai, Chennai (où l’on dit plutôt Vinayaka Chaturthi), Paris, Tenerife ou ailleurs… #NoVisa — La fête à Ganesh
Dans India’s elephant god festival returns – in pictures, le Guardian publie une série de photos magnifiques. J’ai alors compris que les célébrations étaient en cours ; voici donc, en guise d’offrande à Ganapati bappa, ce petit billet.


Quand je vivais en Inde, Ganesh figurait en bonne place dans mon panthéon mythologique. J’avais reçu et offert plusieurs de ses figurines, installées avec tous les égards au-dessus de ma bibliothèque ; en chemin vers ma séance de yoga matinale, je lui faisais signe quand je dépassais son petit temple. Bref, nous étions vraiment de bons copains.
Mais, dès l’été 2016, les choses commencèrent à se gâter…
Alors que je désespérais d’obtenir le renouvellement de mon visa de travail, je me dis que célébrer la fête à Ganesh ne pourrait pas faire de mal à mon dossier. Idolâtrie, quand tu nous tiens… J’allai ainsi dans le quartier de la Chapelle pour assister au grand défilé organisé par le temple Sri Manicka Vinayakar Alayam. (La France, impuissante à soutenir ses travailleurs du savoir, sait bomber le torse lorsqu’il s’agit d’inclure cette procession dans son patrimoine culturel immatériel.)


Ganesh, celui qui supprime les obstacles, le dieu de la sagesse, de l’intelligence, de l’éducation et de la prudence, le patron des écoles et des travailleurs du savoir. J’imaginais encore qu’il m’aiderait à retrouver mon poste au conservatoire, ou tout au moins ma vie là-bas…
Ganapati bappa morya ! Mangal moorti morya !
Papa Ganapati, reviens-nous ! Toi qui portes chance, reviens-nous !
Comme dit un proverbe indien : « Le monde flatte l’éléphant et piétine la fourmi. » Et, aussi : Wanting, wanting, wanting, never getting. #NoVisa marquera le début de la grande aventure de ci, de là (et, en passant, de ce Journal).
Rien ne se perd, tout se transforme… Au quinzième jour #Off2Africa à Nouadhibou, j’offre mon petit Ganesh à Léo en pensant qu’une partie de moi fera tout de même le voyage vers l’Adrar. On s’embrasse, on se dit bonne chance, on se quitte.


Dans l’article cité plus haut, je note deux photos. Sur la première, signée Idrees Mohammed, des étudiants se rassemblent autour d’une statue de Vinayaka, fabriquée avec du foin écologique et recouverte de sacs en tissu jaune — une alternative aux sacs en plastique — à Chennai, dans le Tamil Nadu. Bonne idée, car l’immersion des idoles dans un point d’eau au dernier jour des festivités engendre une pollution considérable. La seconde photo, utilisée en couverture, par Arun Sankar, montre des écoliers tamouls portant des masques. Bravo les enfants. Les plus grands, portent-ils des masques pour se (nous) protéger d’un nouveau variant Covid ? A-t-on déjà oublié la vague Delta ? In the India that is, people are expected to vote as Hindus, but die as disposables.



Je vous quitte sur cette vidéo de mon ancien élève Mihir Joshi. On vous conseille de chanter le mantra Ganpati Stotram tôt le matin pour une vie saine et prospère. Theek hai? Bye.
#NoVisa fête Ganesh
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