Per molts anys, comme on dit ici…

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Vous le savez bien, non ? Le 22 février, je suis ailleurs. Si vous l’ignoriez, c’est que vous ne me lisez pas et c’est tant pis pour vous. Je crois avoir adopté cette habitude après avoir été réveillé maintes fois beaucoup trop tôt par mon père. Ma sœur et moi l’avions bien compris : on n’ap – pelle – pas ! #HolaBCN Le 22, abonné absent

Le 22, pas de vœux standardisés sur les réseaux asociaux. Souhaitez-moi ce que vous voulez quand vous le voulez, mais laissez-moi en prendre connaissance le lendemain. Ou alors une lettre, une vraie missive avec du papier, ce serait bien, mais nous sommes à l’ère digitale.

Sans téléphone portable ni Internet, personne ne pouvait vous contacter. Votre meilleur allié était le répondeur automatique et son annonce spéciale du 21 au 23 ; votre cadeau personnel, une journée pour vous tout seul, au bout du monde, à Bouaké, Valizas ou Barcelone.

Le 22, abonné absent… à Piacenza, c’est mon plus ancien souvenir. Je ne devais pas avoir 18 ans, j’y étais allé pour assister à une représentation de Samson et Dalila au Teatro Municipale. Je n’avais pas de billet, mais je savais qu’en arpentant l’entrée des artistes et les portes latérales juste avant le début de la représentation, un ouvreur me laisserait passer (en échange de quelques lires). Ensuite, grimper rapidement jusqu’au paradis et apprécier Carlo Cossutta et Fiorenza Cossotto dans les rôles-titres.

Cet extrait de 1987 avec La Cossotto est à peu près ce que j’ai dû entendre…

Voglio però ricordarla in due produzioni che mi sono molto care: il Samson et Dalila ancora a Piacenza in cui fu sublime e battagliò per voce, personalità e talento interpretativo con Carlo Cossutta, un tenore che andrebbe maggiormente ricordato.

Carlo Curami

Le Samson de Carlo Cossutta fut même mentionné dans l’obituary que publiera The Guardian :

Another dramatic role he made his own was Samson in Saint-Saëns’s opera, which he continued to sing with increasing dramatic conviction until 1988, when he appeared in it at the Bregenz Festival.

Alan Blyth

À Piacenza, j’avais déniché un lit bon marché, mais l’aubaine s’expliquait facilement : l’hôtel était en réfection et il n’y avait pas de chauffage ! Transi après une courte nuit, je sautai dans le premier train et rentrai à la maison. Car, quelquefois, il est bon de fêter son anniversaire avec les siens…

Sonja aussi était abonnée absente un certain jour par an. Je crois que nous étions les seuls à partager cette tradition. Muriel et moi le savions : ce jour-là, Sonja était ailleurs. Où ? Personne ne le savait jusqu’à son retour. Alors, nous partagions la table (en changeant à chaque fois de place), l’effervescence intemporelle d’une Clairette de Die, la pasta et le tiramisù. Puis, tous ensemble, affalés sur l’immense canapé rouge, elle nous racontait un peu sa journée spéciale ; elle nous faisait comprendre que même ailleurs, elle nous avait emmenés avec elle. De toute manière, Sonja était comme ça : immensément généreuse et aimante, mais libre.

#HolaBCN Le 22, abonné absent

Elle aurait certainement tout voulu savoir sur le rudraksha que m’avait offert Pradeep, ce chapelet traditionnel hindou qu’on trouvait à l’entrée du Vadapalani Murugan Temple à Chennai. Je passais devant à moto, chaque soir après le travail. Je m’y arrêtais souvent, ne serait-ce que pour un jus de fruits frais. J’y avais aussi accompli le rituel Archanai, en 2014… 

Je lui aurais raconté mes cinquante ans en Côte d’Ivoire, et l’histoire de cette femme installée à l’ombre d’un grand arbre à Bouaké…

#Off2Africa 89 Bouaké Côte d’Ivoire

Elle aurait admiré mes châteaux de sable à Valizas face à une lune orange et sous la Voie lactée, en Uruguay. J’aurais bien déconnecté à tout jamais, là-bas… 

#Off2Sudamérica Uruguay — Voyage en images

…mais, il n’y aurait pas eu #HolaBarcelona…

• Ces sons :

• Ces goûts :

• Ces scènes nocturnes, insolites, au parfum de Puducherry :

Mais surtout, on m’a toujours dit que le 22 février 1967, les tulipes étaient en pleine floraison… alors une pensée particulière pour la personne sans laquelle j’aurais vraiment été absent :

#HolaBCN Le 22, abonné absent