Die Wiener Philarmoniker (und ich) wünschen Ihnen Prosit Neujahr!
À l’aube, comme prévu, j’ai pris le vélo et suis parti en direction de la plage. Le soleil n’était pas au rendez-vous, ou plutôt si, mais les nuages s’invitèrent à la fête. Cette année, pas de spectaculaire lumière inondant la mer. Quelques fêtards virevoltaient encore parmi des lève-tôt prêts à se jeter à l’eau pour le premier bain de l’année. Une bonne idée, peut-être en 2025 ? Il y avait tout de même une belle palette de tons gris, de bleus, et l’horizon à perte de vue… #HolaBCN Un petit mousseux avec votre smørrebrød ?

Je suis passé acheter les bons croissants de la boulangerie française. Ils ne sont pas recouverts de ce sirop collant à la mode catalane. Dans le vieux Poblenou, les orangers étaient déjà couverts de fruits. Le cava bien brut était au frais depuis des mois, les draps dans la machine, cela sentait bon l’eau de Cologne ambrée, la cannelle et le café. À 11 h 15, la tradition commença, en direct de la Salle dorée du Musikverein. Christian Thielemann dirigeait. Il n’a pas souvent souri, mais quand il le fit, les bulles n’en pétillaient que davantage. Boire ou conduire cette voiture de luxe qu’est le Wiener Philharmoniker, il faut choisir. (Entre nous, ces musiciens peuvent jouer à l’aveugle et sans pilote.) Les cordes au début de la valse la plus célèbre, le rubato incroyable que le chef parvint à obtenir de l’orchestre dans An der schönen, blauen Donau. C’était de la belle ouvrage ! Sans oublier toutes ces polkas, ces ouvertures, ces quadrilles, dont un de Bruckner qui aura assurément modifié la perception que l’on a du compositeur dont on commémore le bicentenaire en 2024. Le documentaire qui lui a été dédié regorgeait d’images paisibles, de musiques puissantes. Le Finale de la Huitième Symphonie, impressionnant, et l’arrangement pour six contrebasses d’Ecce Sacerdos magnus. J’ai évidemment ri durant les parties dansées, toutefois moins ringardes cette année. On dira qu’à ce moment-là, l’effet grisant du mousseux est bien installé. En tout cas, un concert qui m’a plu, à des années-lumière du coup de trique de 2023. Mais, j’ai une affection toute particulière pour celui de 2022 et les vœux de Barenboim, hélas toujours d’actualité.

J’ai trop voyagé au Japon ces derniers temps pour ne pas avoir eu une frayeur à l’annonce du tremblement de terre et du risque de tsunami. Il semble que la situation s’améliore. Souhaitons-le. Dans la Salle dorée, on aperçoit toujours un ou deux kimonos çà et là. Cette année, on a aussi remarqué une coiffe fleurie, qui n’avait pas à rougir de la concurrence des décorations officielles. Bien que cela doive être exceptionnel d’assister au concert du Nouvel An à Vienne, je préfère être en pyjama avec le verre de champ’. Qu’est-ce qu’ils semblent engoncés au parterre… Et puis, à la télévision, il y a ces ballets surannés que pour rien au monde, on ne manquerait !



Pendant ce temps, à la une de Têtes couronnées (édition du matin), on apprend que ces dames de la famille impériale du chrysanthème étaient coiffées d’un diadème pour la première fois depuis quatre ans. (Elles s’étaient abstenues de porter ces parures en raison de la situation liée au coronavirus…) Au Danemark, Margrethe a profité d’un petit casse-croûte pour annoncer son abdication. Pour les amateurs de séries, de Karen Blixen, de Bille August, ou encore de ces sons si particuliers qu’offre la langue nationale, je recommande Ehrengard: The Art of Seduction. On y retrouve Sidse Babett Knudsen, la première ministre de Borgen. Comme toujours, il y a un Making Of. Il nous ouvre les portes des résidences royales et nous donne à voir Margrethe II et ses ciseaux. Chargée de dessiner les costumes et d’imaginer les décors, la reine découpe dans ce qu’on appelait jadis les beaux livres et en assemble les morceaux plus vite qu’il n’en faut à sa cigarette pour se consumer. Les planches de collages furent ensuite converties en images digitales. Ja ja, rajoutons une chute d’eau. Nej, plus grande la cascade. Ja, perfekt! Tak.
Non, blague à part, ce Blixen-là est vraiment Out of Africa. Ça m’a rappelé la Guinée, tiens !
Allez, bon any nou a tothom, comme on dit à Barcelone. À la bonne vôtre et tous mes vœux. Prosit!

#HolaBCN Un petit mousseux avec votre smørrebrød ?
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