Urbi et orbi.

---

Un palier faiblement éclairé donne sur une fenêtre ouverte. Au-delà, on aperçoit le paysage urbain de Barcelone. Sur la vitre, un autocollant annonce qu’il est « interdit de fumer », tandis qu’un néon fluorescent bourdonne au plafond… #SilentSunday La fenêtre

C’était juste avant la session de danse extatique. Barcelone vivait les dernières heures d’un dimanche encore chaud. Tels des pèlerins touchant au but, quelques silhouettes convergeaient vers une porte, avant de s’envoler jusqu’au 6ᵉ étage d’un immeuble. Presque le 7ᵉ ciel, mais pas encore tout à fait.

Pour y accéder, il leur faudra imiter l’affluence de lignes qui abondent sur le palier, qui concentrent l’attention et tendent le regard vers le haut et au-delà de l’ouverture. Pieds nus, chacun identifiera son carré de sol et occupera son espace personnel.

Le rassemblement occasionne une file d’attente à la porte. Les voyageurs sont sur le point d’embarquer, ils passent de la lumière du jour au velouté de l’ombre. Ce n’est pas seulement une réunion, une assemblée qui se regroupe.

Le corps physique, bientôt, plongera dans l’espace extatique de la danse. Les membres s’étireront, les tensions se désintègreront. Le souffle profond focalisera l’esprit qui filera vers le lointain. Du recueillement qu’offre la pénombre, il traversera des cieux de plus en plus purs pour parvenir enfin à destination. Il ruissellera de sueur, mais le feu du mouvement assèchera le superflu.

De retour sur terre, il prendra la direction de la mer et s’y jettera avec gratitude et volupté. À la nuit tombée, « à la ville et à l’univers ».

Clic, la photo #SilentSunday est toute trouvée…

#SilentSunday La fenêtre

This story is also published in English on my medium account. Click here to read it.