Là où l’eau et le ciel se rencontrent.

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Une personne se tient sur une plage de sable, face à une mer agitée sous un ciel nuageux… #SilentSunday Face à la mer

Je ne me lasserai jamais de contempler l’horizon, « là où l’eau et le ciel se rencontrent ». C’est un des préceptes du Manifeste de Marina Abramović que j’avais partagé avec mes élèves en Inde. Un artiste doit aussi s’attarder à regarder des chutes d’eau, des volcans en éruption, des rivières rapides, les étoiles dans le ciel nocturne, dit encore Abramović. 

D’un coup d’aile, mon imagination me transporte en Afrique. 

En Mauritanie, des Mères Courage tendaient leur regard du rivage à l’horizon chimérique. J’eus alors envie de chanter Fauré : « car il faut que les femmes pleurent, et que les hommes curieux, tentent les horizons qui leurrent… ».

À Dakar ou au lever du soleil sur le fleuve Casamance, parce que ce spectacle en panorama, à perte de vue, vous ouvre le cœur, vous transporte, vous exalte.

À Ziguinchor, un homme assis à la proue d’une pirogue regardait au loin, vers l’infini. Sa silhouette se détachait du gris de l’horizon, se reflétait dans le gris de l’eau qui changeait imperceptiblement, passant d’un ton pâle à pastel, dans un calme absolu. 

En Guinée, la vue imprenable sur l’océan agissait pareillement et apportait une nouvelle force, vivifiante. C’est à Conakry que j’ai passé de longues journées face à l’eau et au ciel, assis sur un banc de pierre. Pratiquer cette règle de silence et de solitude les matins, face à un tel tableau naturel, m’a apaisé et fortifié. Je veux dire que cela m’a restructuré. Enfin, alors qu’un nuage en forme de crocodile flottait au loin, je repris la route de l’Afrique en direction du Mali.

Des années plus tard, comme cet homme sur une plage de Barcelone, je regarde encore l’horizon, cette ligne infime entre deux mondes.

Clic, la photo #SilentSunday est toute trouvée…

#SilentSunday Face à la mer

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