---

Attention, ce billet contient des bulles de bonne humeur, peut-être même un spoiler de ci, de là… #HolaBCN Prosit Neujahr

Je ne serai pas aussi sévère que mon ami Jean-Pierre Rousseau, mais je ne possède pas non plus sa connaissance exhaustive du sujet. Alors que je m’installe pour vivre le Concert du Nouvel-An en direct de la salle dorée du Musikverein de Vienne (lisez : face à mon écran d’ordinateur), j’ai toujours une pensée pour lui.

Quelques remarques, toutefois :

Je n’ai jamais été amateur de Muti dans ce répertoire, je lui préfère Barenboim (dis donc Riccardo… très faible ton intervention en italien, après avoir balbutié la traditionnelle ‘Die Wiener Philharmoniker und ich wünschen Ihnen: Prosit Neujahr‘.) Ceci dit, tous chefs confondus, rien ne vaut Carlos Kleiber un premier janvier, pour un Zigeunerbaron (que je crois avoir entendu nommer Príncipe gitano sur TVE)  ou une Fledermaus (dont l’ouverture au Liceu en décembre sous la baguette de Minkovski m’avait fait craindre le pire, mais ses Musiciens du Louvre s’étaient ensuite repris et la soirée fut agréable, surtout grâce aux chanteurs, en particulier l’exceptionnelle Adele d’Alina Wunderlin.)

Depuis que je vis en Espagne, je regarde la chaîne 1 de TVE via internet. Je pourrais me connecter à un autre canal, mais j’apprécie la voix et les commentaires du présentateur Martín Llade (Radio Clásica.) Cette année encore, j’ai bien ri en entendant le très espagnol ‘e’ qui précède tout mot étranger commençant par ST ou SP : Johann (e)Strauss, Josef (e)Strauss, et ainsi de suite, comme (e)Spinoff, (e)Starbucks, (e)Startup, etc. Ma tradition du concert de Vienne s’accompagne désormais de Cava, d’autant plus qu’on devrait boycotter le champagne depuis l’enquête du Guardian. Vive la Rance, son exception culturelle ridicule, ses droits de l’Homme variables et ses diplomatiques officiels. Du balai !

Je ne cherche jamais à savoir qui dirige le concert jusqu’à découvrir le programme imprimé sur le site, quelques minutes avant le générique Eurovision Te Deum de Charpentier. Cette année, j’ai imaginé qu’il puisse (enfin) s’agir d’une femme. Mais non, toujours pas… (Mansplaining : on vous a déjà inscrit Constanze Geiger au programme, la première compositrice de l’histoire du concert, alors ne vous plaignez pas.) On reprend les mêmes et on recommence ; voyez plutôt la Radetzky-Marsch, entre 2009 et 2024 :

Malheureusement, JPR a vendu la mèche (en Espagne, on dirait un (e)Spoiler…) : Yannick Nézet-Séguin est prévu pour 2026. J’ai hâte, quel chef formidable, mais j’espère oublier la nouvelle, pour avoir la surprise dans un an.

Hier, comme promis, je me suis sifflé la bouteille de Cava Eclosió (quel joli nom, non ?), réserve brut 2022, terroir écologique Comtats de Barcelona, Valls D’Anoia-Foix. Pour quelqu’un qui n’a plus bu depuis des mois, foie oblige, l’effet fut irrésistible. J’ai dansé tout seul dans ma cuisine-bureau-salon en jurant que, Muti ou pas, les polkas étaient endiablées à souhait et les ballets, toujours aussi kitschs. En Espagne, on célébrait la présence d’un compatriote danseur, tandis que je comptais les papillons en kimono (ouille, Cio-Cio-San, comme disaient les voisines.) Je l’affirme sans ambages, la tenue d’apparat dans la salle n’égalera jamais le plaisir d’être en pyjama sur le canapé, croissant dans la main gauche et verre de Cava dans la main droite.

Aussi : Prosit Neujahr et à l’année prochaine. (e)Start générique Charpentier.

#HolaBCN Prosit Neujahr