Ce jour-là, entouré de tous les gamins, je n’ai pas résisté à la bouille du petit Baba
Depuis notre rencontre et notre escapade aux îles de Loos, j’attendais de pouvoir visiter les locaux de l’ONG Shouting Fire Media, fondée par Marla Moore, et à laquelle collabore aussi Kalil Youla. Un rendez-vous fut pris pour le dimanche 29 janvier… #Off2Africa 65 Conakry Guinée
C’est l’occasion de porter le boubou violet acheté à Dakar, une tenue idéale pour faire honneur à Maman Camara qui règne sur les lieux, dans le quartier de Matam Bonfi. Les cadeaux sont choisis avec précaution pour les enfants, mais également pour ne pas heurter les coutumes et la bienséance lors de la visite de courtoisie à l’imam local.
L’arrivée sur place n’est pas des plus discrètes, malgré tous mes efforts. C’est à croire que les habitants se sont donnés le mot et la nouvelle se propage plus vite que le son. Une foule de nouveaux visages m’entoure et je suis emporté. Je ne crains pas ces moments, je suis même heureux de pouvoir les vivre. La solitude vitale du début du voyage a laissé place au partage.
L’expérience est rare : pénétrer dans les dédales des rues d’une ville africaine, rencontrer celles et ceux qui y vivent, être convié dans l’intimité de leur habitation, y être accueilli avec gentillesse et simplicité, respecter les traditions et présenter les cadeaux, se complimenter, converser, apprendre, et surtout partager le plat commun. Cela semble anodin, mais la nourriture est, comme en Inde, un paradoxe. La générosité véritable est de partager le tout petit peu que l’on a, mais fraternellement, entièrement. Votre appétit sera scruté par les femmes ; elles attendront vos éloges et s’en réjouiront quand vous vous plierez de bon gré à ce rituel. Ces moments de rencontre et de partage sont à mes yeux les plus touchants, les plus authentiques sur la route. Nous sommes bien loin (et tant mieux !) des visites organisées de bidonvilles indiens, traversés au pas de charge, appareil photographique dernier cri en bandoulière…
Vous n’y pourrez rien, il y aura toujours un visage que vous remarquerez plus que tout autre. Ce jour-là, entouré de tous les gamins, je n’ai pas résisté à la bouille du petit Baba…
Pourtant, il est impossible de ne pas les aimer tous à parts égales.
Que font donc ces enfants dans cette grande cour ? Ils apprennent, ils jouent, ils mangent, ils grandissent, ils sont soignés et protégés. L’école d’état coûte trop cher et n’est que peu subventionnée. Ainsi, nombreux sont les parents qui ne peuvent assumer cette dépense.
Pour éviter que les enfants soient abandonnés, Shouting Fire a mis sur pied les programmes YOUTH F.O.C.U.S. et Femme Media F.O.C.U.S.
Je vous incite à les découvrir sur YouTube. Si nous n’avons pas toujours les moyens financiers pour soutenir toutes les initiatives, nous pouvons tous, en revanche, contribuer par un geste simple et gratuit : suivez les comptes de Shouting Fire Media sur les réseaux sociaux, partagez ce billet pour faire connaître le travail de Marla, de Kalil, et de Madame Camara. Parlez de Baba et de ses amis à vos enfants qui bénéficient de l’école publique…
F.O.C.U.S est l’acronyme de Forging Opportunities through Creativity, Unity and Strength (créer des opportunités par la créativité, l’unité et la force). Alors soyez créatifs, unis et forts dans le soutien des causes qui vous importent… Merci !
#Off2Africa 65 Conakry Guinée
Dimanche 29 janvier 2017
Durant #Off2Africa, j’avais pour habitude de ne partager qu’une photo par jour, sans légende.
Celle du jour figure en haut de ce récit ; en voici d’autres…
de ci, de là 