Ce sera probablement mon avant-dernier billet de l’année.

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Coucher de soleil flou à Barcelone, avec un dégradé passant de l’orange au bleu. Des lumières brillent sur la droite, tandis que la vague obscure se fond dans ce qui ne sera bientôt plus… #SilentSunday Flou

Ce n’est plus le flou de l’errance, de la perte de repères. C’est un vague tendre et serein, un effleurement de lumière qui mute continuellement, du bleu poudré au gris rosâtre, du jaune pâle à l’orange ambré.

Lorsque les promeneurs en prennent conscience, cela fait déjà longtemps que le phénomène est enclenché, inévitable. Le jour s’efface, il glisse par une ouverture qui nous est encore interdite. Comme aimantés, aspirés, les rayons s’affinent en file indienne et, s’ils perdent de leur densité, ils se gorgent de couleur et d’intensité. Le citron d’il y a une heure est devenu maïs. Quand l’éclairage urbain s’allume, ce n’est que pour encenser la complétion de cette bascule.

D’ordinaire, seul, je redoute cet instant. Mais nous marchons côte à côte, nous parlons en mouvement, sauf quand il s’agit d’apporter plus de poids au propos. Alors, elle s’arrête. Je suis déjà un pas en avant, je m’arrête aussi et me retourne pour entendre l’affirmation sur le point de s’envoler. Les mots jaillissent des lèvres, plongent dans ma tête, se cherchent un coin encore libre, s’y déposent. 

Ainsi de suite, de moments en moments, de mois en mois, l’année court à sa fin. La vie semble déraper et, d’ordinaire, je redoute aussi cette descente. Aujourd’hui, alors que le seuil approche, je me rends compte que le flou a fait place à une certaine quiétude. Je ne sais pas ce que l’avenir me réserve, je sais que le passé ne reviendra plus, mais que le présent n’égratigne plus autant. 

La page s’est tournée, même s’il restait de l’espace pour y écrire encore. Le dégradé a fait machine arrière. Le gris sourd s’est mué en jaune paille. C’est bien ainsi.

Clic, la photo #SilentSunday est toute trouvée…

#SilentSunday Flou

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