#HolaBCN La nature fait bien les choses


Le meilleur âge est sans aucun doute celui où l’on se sent à l’aise, en pleine maturité, disait Marisa Paredes… #HolaBCN La nature fait bien les choses

La mer à Barcelone aujourd’hui © 2025 Gilles Denizot

Encore une nuit agitée, cette fois parce que mon corps débordait d’énergie. J’étais allé à session d’Ecstatic et j’avais dansé sans m’arrêter. Non seulement Paco était aux platines, mais il avait convié une chanteuse qui improvisait des alaap à la façon hindoustanie. Je pense avoir atteint l’extase en quelques secondes seulement, puis ce fut un voyage ininterrompu de deux heures à haute altitude. Mon corps était pétri, essoré, retourné et, bien qu’épuisé, j’étais incapable de m’endormir. J’ai lu un chapitre de mon Murakami, puis un autre et encore un autre, avant de sombrer.

Au réveil, j’ai eu envie de relire un entretien de Marisa Paredes, paru en 2018. Ce n’est pas l’article people habituel, la Vanguardia est au-dessus de ça ; l’actrice récemment décédée y livre des leçons épurées de vie. En quelques phrases, elle nous confie toute la rareté de son expérience, sans prétention, avec élégance. À la question « Quel est l’âge idéal ? », outre la citation en exergue, elle a cette réponse qui tend au poème :

Viajé, me enamoré, conocí el mar. Y de repente me encuentro en la madurez.

J’ai voyagé, je suis tombée amoureuse, j’ai connu la mer. Et soudain, je me trouve à l’âge de la maturité.

C’est alors que je reçus un message de l’Ester. Elle est enrhumée et aphone. Mon cours de trois mois de Massage Shiatsu qui devait commencer demain, sous sa direction, est repoussé. Je lui dis que je passerai la voir avec LE remède miracle, dès que mon corps se sera rechargé.

Le ciel est légèrement couvert quand j’enfourche le vélo pour me rendre à sa boutique, dans l’enceinte de l’Hospital del Mar. Ça tombe bien, je voulais justement insister pour obtenir enfin la date d’examens neurophysiologiques pour mon problème aux mains et aux pieds. Le traumatologue l’a demandée le 8 janvier, ce sera le 4 avril, un an quasiment après avoir alerté mon médecin généraliste. D’ordinaire, j’aurais explosé, mais j’étais encore sous l’effet calmant de l’Ecstatic de la veille. Soit, on attendra encore trois mois de plus pour les examens, et je ne sais combien pour la visite médicale. Bref.

Effectivement, l’Ester porte un masque et n’a qu’un filet de voix. Profitant qu’il n’y ait personne dans la boutique, je lui appose un peu de cette poudre magique qui me vient du Kerala. Comme je le pressentais, ses sinus se libèrent et j’achève le traitement par un petit cours d’engagement vocal. Soutenir la voix depuis le périnée, en engageant les abdominaux comme n’importe quelle session de chant. Sa voix revenue, je lui dis ‘à vendredi’ (nous allons à une répétition d’un spectacle de danse) et ‘adeu’. Le soleil brillait à nouveau, j’ai photographié la mer pour Muriel (c’est la tradition), et j’ai repris le vélo.

En chemin, j’ai remarqué des plantes abandonnées à côté de containers d’ordures. Je n’allais pas les laisser là, je les ai emmenées à la maison, les ai douchées longuement telle une pluie printanière, leur ai dit d’attendre mon retour et j’ai repris le vélo.

C’était ma coutume en Inde, mais pas ici… j’avais réservé un massage. Je ne connaissais pas le type, mais j’avais un bon pressentiment et c’était le jour idéal pour me faire malaxer. J’ai vraiment bien fait. Pepe (le diminutif de José) avait spontanément choisi une musique indienne, il m’a touché comme Lito le faisait à Chennai, sans un mot, avec intensité et sincérité. C’est le même Lito qui m’avait fait découvrir la poudre magique de son Kerala natal, celle que j’ai utilisée pour soulager l’Ester aujourd’hui. Je suis reparti propre, léger et souple. Au supermarché du coin, l’employée, indienne aussi, m’a regardé droit dans les yeux et souri avec amabilité. Arrivé à la maison, les deux plantes m’attendaient. Je les ai présentées à mes colocataires Vera et Coco et les ai baptisées comme il se doit : l’Ester et el Pepe.

La nature fait bien les choses…

En gros plant, une plante et dans le fond, apposés contre un mur blanc, deux tapis de yoga © 2025 Gilles Denizot

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