Trois fois trois mots. Puis une phrase… #HolaBCN Triade (et un peu plus)
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On va faire rapide, du moins on va essayer.
Trois fois trois mots. Puis une phrase.
ACTIVISME · REALITÉ · ART
ART · CORPS · MÉMOIRE
INTERROMPRE · ÉLARGIR · INSISTER
En classe d’Art & Society aujourd’hui, nous avons poursuivi notre exploration du thème ‘art et politique’. Au préalable, nous devions avoir lu le premier chapitre du livre Conflictual aesthetics : artistic activism and the public sphere, d’Oliver Marchart (Berlin : Sternberg Press, 2019). Intitulé ‘Positions’, il comprend ‘Being Agitated’ et ‘Agitated Being: Art and Activism in Times of Perennial Protest’, au total 34 pages.
Avant de commencer la leçon à proprement parler, la prof traça trois cercles concentriques au tableau, inscrivit les mots ACTIVISM dans le plus large, REALITY dans celui du milieu et ART dans le cercle au centre des trois. Puis, elle nous invita à nous lever et à inscrire des mots à la craie. (Les craies étaient de toutes les couleurs.) Chacun y alla de son témoignage, apposant çà et là des paroles choisies, en reliant parfois les termes entre eux. Lorsque la cadence d’inscription se calma et que plus personne ne bougea pour ajouter quoi que ce soit, nous entreprîmes de définir chacun de ces trois groupes : qu’est-ce que l’activisme, la réalité, l’art ? Quelles sont leurs relations entre eux ?
Puis, l’écran blanc recouvrit le tout et on y projeta successivement :
- Livro de carne, 1978-1979, une œuvre de l’artiste brésilien Artur Barrio ;
- The Virgin Barbie, Maria José Galindo, 2010 ;
- 3 photographs of Auschwitz, Didi-Huberman and the Power of Image Malgré Tout, 1944 ;
- Film à blanc, Ismaïl Bahri, 2013 ;
- 97 empleadas domésticas, Daniela Ortiz, 2010 ;
- Et ils vont dans l’espace qu’embrasse ton regard : ça nous regarde, Estefania Pañafiel Loaiza, 2016 ;
- Real Pictures, Alfredo Jaar, 1995.
Je ne publierai pas ici les œuvres dont je viens de faire la liste, chacun pourra faire sa propre recherche.
La deuxième vague de trois mots s’énonça ainsi :
ART · CORPS · MÉMOIRE
L’art, le corps et la mémoire représente une trinité inévitable. L’œuvre d’art est un nouveau corps, qui est introduit dans la société et qui doit survivre en tant que mémoire et non en tant qu’histoire. Là, on touche à un domaine qui m’obsède. J’en ai si souvent parlé dans ce journal que je laisse aussi ici ces trois mots, sans plus d’explication.
Enfin, le dernier groupe, DISRUPTING / EXPANDING / INSTITUTING, provient du chapitre cité plus haut. La triade complète de l’activité révolutionnaire soviétique comprenait l’agitation, la propagande, l’organisation. Marchart la traduit par perturber, étendre, instituer. La prof avait mentionné INTERRUPT / EXPAND / INSIST (interrompre, élargir, insister). Il faudra que je lui demande des précisions… insister ou instituer, telle sera ma question jeudi.
Avant de quitter le campus, je suis passé aux toilettes. Sur une paroi, quelqu’un avait laissé un témoignage succinct de son propre activisme :
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Trois fois trois mots et une phrase, avais-je annoncé. La voici :
La poésie est la forme d’art la plus élevée.

#HolaBCN Triade (et un peu plus)
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