Camaïeu de gris sur Barcelone, une maison jaune aux yeux de Mummenschanz ©GD24 #HolaBCN Bérézina
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#HolaBCN Bérézina

En plus d’aimer lire Joan Margarit et manger des anchois, Laia corrige vite les examens.


La note est tombée, j’ai réussi à passer le niveau C1 de catalan… #HolaBCN Bérézina

Enfin, réussir est un bien grand mot. Ce n’était pas la Bérézina, mais presque. Je n’ai jamais eu une note aussi basse, même si elle me place du bon côté de la rivière apte. Quand je pense que j’avais commencé le niveau A2 par un 100/100…

Le principal est d’avoir trouvé la force de continuer, de m’être présenté à l’examen et d’avoir obtenu le certificat C1 Suficiència. C’est précisément ce que je pense : c’est suffisant, pour l’instant du moins. J’avais déjà renoncé à m’inscrire au niveau C2 Superior, ce cours intensif qui mène directement aux épreuves officielles CIFALC. Il est possible que je m’inscrive à la session de septembre. Cela dépendra de mon état de santé, physique et mental. Je redoute l’été, car celui de l’année dernière fut éprouvant. Une mise au vert me ferait du bien, un travail temporaire chez un paysan catalan, une activité physique à l’air libre doublée d’une immersion linguistique ? Une inalpe personnelle ? On fait bien monter les vaches à l’alpage, non ?

Bref. Après avoir failli échouer sur la rive gelée, je suis retourné à la FilmoTeca. Cela faisait un moment que j’avais délaissé le cinéma en salle obscure. On y présentait Berezina ou les Derniers Jours de la Suisse (Beresina oder Die letzten Tage der Schweiz, 1999), comédie satirique du réalisateur Daniel Schmid. J’avais déjà évoqué son Bacio di Tosca, toile de 1984 dans laquelle évoluent d’anciennes gloires du lyrique à Milan.

Le cycle consacré au cinéaste inclut The Written Face (Das geschriebene Gesicht, 1995), déjà vu et beaucoup apprécié. Là encore, Schmid trace le portrait d’artistes sans âge : Tamasaburo Bando, étoile du théâtre kabuki, né en 1950 et spécialisé dans les rôles féminins onnagata. Ce jeune homme est rejoint par les geishas Takehara Han (92 ans) et Asaji Tsutakiyomatsu (101 ans), l’actrice Sugimura Haruko (88 ans) et le danseur de butoh Ohno Kazuo (88 ans). Un film trésor national.

Dans Beresina, Irina parvient à se prostituer sans coucher. C’est du grand art ! Le regard braqué sur le passeport rouge à croix blanche qu’on lui promet, la jeune femme bouffe du Hopp Schwiiz! avec application. En riant parfois tout seul (délit d’initié ?), je me souvenais d’une autre comédie satirique : Les Faiseurs de Suisses (Die Schweizermacher, 1978, Rolf Lyssy). Les péripéties des aspirants helvétiques valent bien celles des séfarades, non ? Quant au ridicule des notables locaux, c’est toujours d’actualité. Faites un tour au foyer d’une célèbre institution culturelle, à l’entracte, pour constater que peu a changé. Mais c’est aussi ce qui fait le charme de ce pays où l’on sait toujours à quoi s’attendre.

Comme au Consulat Général de Suisse à Mumbai, où le gratte-papier vous claquera l’hygiaphone au nez. Il n’aura pas manqué de vous glisser la liste des avocats dont vous assumerez, seul, tous les frais. Mercii viilmaal. Ja, aber gäärn. Comme l’avouait l’un des personnages de Beresina : « Tous les Suisses sont un danger pour la sécurité de la Suisse » (Alle Schweizer sind eine Gefahr für die Sicherheit der Schweiz). Cette réplique vaut son pesant de bonbons aux herbes des Alpes. J’en yodlais de délice.

On n’est pas pingre, on vous offre deux versions de la bande-annonce – « Avec la permission de la censure royale helvétique » Äbä, genau. On aime les deux. Vous choisirez.

À l’ancienne, truffée de répliques anthologiques
Nouvelle formule, enrichie en protéine Spy 007

Et si je vous dis : Les Mummenschanz, les musiciens du silence. Déjà ce thème, pour le gamin que j’étais… Des productions inoubliables de la compagnie déjà cinquantenaire.

50 ans de Mummenschanz

Après toutes ces années, je n’ai jamais oublié l’émotion ressentie. La pureté et la force de ces jeux de masque pâte à modeler, de corps commedia dell’arte. Sans aucun doute, l’une des expériences artistiques les plus marquantes de mon enfance.

Les Mumm’s

Se souvient-on de leur succès phénoménal aux États-Unis, qui leur valut le surnom Les Mumm’s ? Se souvient-on d’Andres Bossard, décédé en 1992, année charnière ? Ajoutez la Fête des Vignerons 1977 (j’avais dix ans) et Zouc. Plongée dans mon imaginaire alors balbutiant…

Zouc, qui s’en souvient ? Suzanne se ferait dire qu’on ne peut pas faire manger des enfants aussi salé. Mais si, on peut ! On doit ! Mes parents m’ont heureusement fait découvrir des univers étonnants. Mercii viilmaal.

Un dernier schluck pour la route ? Allez, Uf Widerluege.

Tu vas où ?
Camaïeu de gris sur Barcelone, une maison jaune aux yeux de Mummenschanz ©GD24 #HolaBCN Bérézina

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