#HolaBCN Désintérêt


De la multitude de personnes que j’ai invitées, seules trois se seront déplacées à la FilmoTeca pour Saturados… #HolaBCN Désintérêt

Le lundi est jour de relâche et, même dans le cas de sessions privées, la FilmoTeca semble fermée. En débouchant sur la Plaça Salvador Seguí, je fus surpris de voir les lumières qui égayaient le bâtiment, et un petit rassemblement de personnes. Cela m’a procuré une joie fugace, en pensant que nous avions peut-être réussi à intéresser le public. L’Ester était déjà sur place, Andrés allait arriver sous peu, Gala attendait à l’intérieur.

Peu avant 19 heures, chacun se dirigea vers la salle, à moitié pleine. Je notai qu’aucun de mes collègues de l’université n’était présent. Le sujet du court-métrage était pourtant une illustration parfaite du thème qui nous occupe en classe d’Art & Society :

Saturados explore la manière dont nous consommons du contenu aujourd’hui, en s’inspirant du rythme frénétique et fragmenté des plateformes actuelles, de courtes scènes qui saturent notre rationalité et nous invitent à vivre à partir de nos émotions, en laissant toute logique de côté. En tant que cinéastes et artistes, notre objectif avec ce projet est de remettre en question notre relation à l’art et aux stimuli numériques. Est-il possible de consommer à partir d’un lieu émotionnel au lieu de tout rationaliser ?

J’entends bien que nous sommes… saturés, sollicités de tous côtés, et qu’il est difficile de se faire entendre dans le brouhaha médiatique. Cependant, comme professeur et artiste, je ne peux éviter de regretter l’absence des étudiants de la classe. Pas un n’a jugé suffisamment intéressant d’accepter une invitation gratuite à un événement unique de courte durée, pas un n’a voulu soutenir un collègue ou un collectif artistique qui présentait son travail. Cette tiédeur, ce manque de zèle et de curiosité n’augurent rien de bon…

À la fin de la projection, je remerciai l’Ester, Andrés et Gala de leur présence avant de passer un long moment avec Pau et l’équipe du film. En rentrant à la maison, la déception initiale se transforma en colère grandissante… D’ordinaire, elle se serait agrippée à moi sans me lâcher, mais elle se décanta les jours suivants. Elle devint tristesse et me fit chercher le refuge de la solitude, du cocon douillet qui réconforte.

Le lendemain, en entrant dans la classe d’Art & Society, je sentais la colère me piquer, m’inciter à réagir violemment. Je décidai donc de me taire, de me concentrer sur le contenu présenté avant de rentrer directement à la maison. L’atelier de shiatsu fit bouger cette tristesse et clarifia la situation. Le mercredi, le cours de mindfulness acheva de me calmer et je fus capable d’exposer la situation durant ma session de thérapie. À la fin de celle-ci, j’étais soulagé, libéré de ces sentiments de rage et d’incompréhension.

Alors, pour celles et ceux qui ne seront pas venus voir Saturados, voici un extrait de mon Cuentacuentos

Una noche la vió pasar… Saturados, Pau Dalmau (2024)
La FilmoTeca de Catalunya, bâtiment gris aux fenêtres colorées, un petit groupe de gens sur la place, de nuit © 2025 Gilles Denizot

Photo de couverture : La FilmoTeca de Catalunya, place Salvador Seguí à Barcelone © 2025 Gilles Denizot

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