Il était une fois, une marchande de foie, qui vendait du foie, dans la ville de Foix.
Elle se dit : ma foi, c’est la dernière fois, que je vends du foie, dans la ville de Foix… #HolaBCN Foie maigre
Il faut croire que le rendez-vous d’hier m’a soulagé : j’ai dormi comme jamais (com un soc, qu’ils disent en catalan). Même avec les sauvages du RazzmatazzMeMata, fenêtres ouvertes (on annonce 28ºC à Barcelone, il faut se préparer), j’ai dormi d’un trait jusqu’à l’aube. Comme de coutume, mon réveil a tinté juste avant le lever du soleil que j’ai admiré en silence. Puis, je me suis recouché et dormi encore jusqu’à midi. Cela ne m’arrive jamais, ou presque.
C’était jour de jeûne en prévision d’un examen médical en fin d’après-midi, dont les trois dernières heures sans boire. Sorti de la grasse matinée, j’ai quand même bu mon Genmaicha en lisant un nouveau bouquin. Mercedes me l’avait prêté il y a longtemps, il était sur la pile, mais je n’avais pas encore réussi à y entrer. C’est chose faite, et quel plaisir ! Je m’amuse beaucoup en lisant les aventures de Renée, cinquante-quatre ans et concierge d’un immeuble bourgeois, sis au 7 rue de Grenelle. Le roman s’intitule L’élégance du hérisson, (encore une surprise pour qui cliquera sur le lien) écrit en 2006 par Muriel Barbery (quel joli prénom, surtout quand un voilier blanc vogue à l’horizon).
J’ai lu en sirotant mon thé japonais. Renée aussi boit du thé vert en grignotant des tuiles aux amandes avec Manuela, la femme de ménage portugaise. La lecture m’a fait oublier le jeûne et l’examen à venir. Puis, je suis allé à vélo jusqu’à l’hôpital. Il faisait beau, il y avait de la brise, j’avais l’estomac léger bien qu’un peu noué. J’ai appris à toujours jouir de ces moments d’ignorance candide, celle qui précède des analyses, des rendez-vous médicaux. Car, quelquefois, on sort de l’hôpital et votre vie a changé à jamais. Assis au soleil, j’ai encore dévoré quelques chapitres puis je suis descendu au sous-sol, Pasillo A, Puerta 9 o 10, te llamaremos. Vale. Je n’avais pas terminé le passage en cours que j’étais prestement à demi dévêtu et allongé pour l’échographie dite hépatobiliaire. Je ne vous révèlerai pas tout de suite le sexe du bébé, mais selon le médecin, tout va bien. Je n’ai pas de stéatose hépatique, mon foie est de taille et d’architecture normales, sans lésion, bref, mon foie n’est pas gras.
Mon ancien médecin était une oie (je suppute qu’elle fut aussi un peu bécasse). Elle cacardait à chaque consultation en me soupçonnant de m’alcooliser en catimini et de me gaver de charcuteries, les désormais fameux embutidos. El chorizo, el salchichón y la mortadela son distintos tipos de embutidos. (El fuet, també.) J’avais beau lui répéter que je suis végétarien, rien n’y faisait, elle cacardait de plus belle, comme ses copines du Capitole. Bref, elle finit par prendre sa retraite (sans prévenir, sans dire au revoir, pues, que te vaya bien, querida). En sortant de l’hôpital, l’abdomen encore un peu collant, j’ai eu une envie sauvage de lui envoyer les résultats négatifs avec mes compliments. Mais bon, elle est probablement retournée en Argentine. Là-bas, c’est bientôt l’hiver et il sera temps de parler de la consommation de viande rouge à la barbacoa… En hommage à son beau pays, on se référera à :
En l’honneur de mon foie non gras, je me suis offert un écart. Ou plutôt une tranche de brownie au chocolat (assurément non végan, mais avec des noix, riches en oméga 3 et en antioxydants) et un americano decaf. Je suis retourné sur le sable et m’en suis léché les babines (ou sucé les doigts, en version espagnole). Puis, j’ai terminé le chapitre laissé en attente, j’ai trouvé deux galets (l’un tout petit pour mon jardin zen, l’autre pour ma copine Véra qui attend les 28ºC de pied planté), j’ai enfourché un vélo et suis rentré en longeant le bord de mer.
Ah, j’allais oublier… It’s a boy. (What else?)
#HolaBCN Foie maigre
de ci, de là 